Au départ de Racconti, un ensemble de récits personnels recueillis autour d’une même expérience : la disparition. Pris dans un jeu d’échos, ces récits singuliers se mettent peu à peu en quête d’une histoire collective.
Et si la disparition s’invite sur scène et bouleverse les états de corps, pourrait-elle se transformer en une source qui réunit, qui régénère et tend vers un élan nouveau ?
Une dimension duale entre l’intimité des soli et l’évolution du groupe dans un acte de résistance
et de célébration. Avec Racconti, il est essentiel pour les deux chorégraphes de défendre et de préserver la dimension poétique native de la danse. Créer une œuvre qui révèle ses interprètes et avance d’un pas confiant sur le terrain du sensible.
Chorégraphie Edmond Russo, Shlomi Tuizer
Auteur Bertrand Schefer
Interprétation Jamil Attar, Yann Cardin, Pierre Lison, Davide Sportelli, Julien Raso, Edmond Russo
Création musique Oren Bloedow
Création lumière Laurence Halloy
Mise en son Jérôme Tuncer, Emile Denize
Production Affari Esteri
Coproduction La Briqueterie – CDCN du Val de Marne, CCN de Tours / Thomas Lebrun (dans le cadre de l’Accueil-studio), CCN de Nouvelle Aquitaine en Pyrénées-Atlantiques – Malandain Ballet Biarritz (Accueil Studio saison 2020-2021), La Fondation Royaumont (avec le soutien de la fondation Daniel et Nina Carasso dans le cadre du dispositif Incubateur à Royaumont), La Fondation Cléo Thiberge-Edrom, sous l’égide de la Fondation de France, Théâtre Francine Vasse – Les Laboratoires Vivants et le Festival Trajectoires – Nantes.
Avec le soutien du département du Val de Marne dans le cadre de l’aide à la résidence de création et du Centre Chorégraphique National de Nantes.
Remerciements au Théâtre National de Chaillot, au Centre National de la Danse et au Théâtre de Vanves pour leur accueil.
La compagnie Affari Esteri est soutenue par la DRAC Bourgogne Franche- Comté, la Région Bourgogne Franche-Comté et la Ville de Dijon.
Travaillant en binôme depuis près de vingt ans, les chorégraphes EDMOND RUSSO et SHLOMI TUIZER présentent Racconti, une traversée sophistiquée de l’intime qui relie étroitement l’individuel et le collectif.
EDMOND RUSSO ET SHLOMI TUIZER SE SONT D’ABORD CROISÉS COMME INTERPRÈTES durant les années 1990, notamment chez Hervé Robbe et Joanne Leighton. Après avoir conçu des pièces courtes séparément, ils ont commencé à travailler en binôme avec le duo Stuttering Piece (2003). Associés au sein de la compagnie Affari Esteri depuis 2004, ils ont réalisé ensemble de nombreuses pièces. Habitée en profondeur par la notion de dualité, leur pratique chorégraphique accorde une attention particulière aux rapports entre l’individuel et le collectif. D’un projet à l’autre, elle s’ouvre volontiers à des artistes de disciplines différentes. Des liens privilégiés se sont ainsi noués notamment avec l’écrivain Bertrand Schefer et le groupe de rock indé américain Elysian Fields. Poursuivant leur exigeante recherche au coeur du sensible, Edmond Russo et Shlomi Tuizer offrent à la Biennale du Val-de-Marne la primeur de leur nouvelle pièce, Racconti, qui réunit six danseurs (dont Edmond Russo). Elle s’est construite à partir de récits personnels livrés par les six interprètes autour de l’expérience de la disparition. Ce matériau documentaire a ensuite fait l’objet d’un travail d’écriture à la fois chorégraphique et littéraire en collaboration avec Bertrand Schefer. “Notre travail chorégraphique s’édifie sur une élaboration savante du mouvement qui conserve, par un processus de stratification gestuelle, la trace et l’écho de nos gestes quotidiens, de nos sensations, de nos désirs. Avec Racconti, il est essentiel pour nous de défendre et de préserver la dimension poétique native de la danse”, précisent Edmond Russo et Shlomi Tuizer.
D’une grande élégance formelle, la pièce se compose de deux parties, étroitement liées entre elles. Dans la première, chaque danseur incarne à tour de rôle son récit personnel sous la forme d’un solo, auquel assistent les autres, en retrait. Dans la seconde, tous les six se rassemblent et interprètent une partition commune. Au mitan de la pièce, pendant environ dix minutes, s’élève en voix off le très beau texte de Bertrand Schefer, envoûtant monologue mélancolique (à la deuxième personne du singulier) faisant écho à la composition chorégraphique. Mis en résonance et en perspective, les récits individuels s’entrelacent ainsi pour esquisser petit à petit une trame collective. Se déployant sur un plateau minimaliste en clair-obscur, sculpté par la lumière de Laurence Halloy et scandé par la musique d’Oren Bloedow (moitié masculine d’Elysian Fields), le tout invite à une ample traversée de l’intime, aux ondulations/modulations captivantes.